Famille Briçonnet d'Oysonville*



La famille Briçonnet est une  grande famille tourangelle. Un de ses aieuls, Jean Briçonnet, décédé en 1447, est répertorié comme commerçant dans cette ville. Les descendants de Jean Briçonnet serviront fidèlement les rois de France et se verront attribuer des charges et des titres de plus en plus significatifs traduisant l’élévation sociale progressive de la famille : Secrétaire du Roi pour la ville de Tours (Jean Briçonnet décédé en 1493), Conseiller au parlement (Guillaume Briçonnet, décédé en 1477), Trésorier de la maison de la Reine (Guillaume Briçonnet, Seigneur de Glatigny, décédé en 1534),…

Parmi les membres les plus en vue de la famille Briçonnet, Catherine Briçonnet (+ 1526) qui fut avec son mari Thomas Bohier à l’origine de la première construction du château de Chenonceau (1513) ainsi que son frère Denis Briçonnet, évêque de Toulon puis de Saint Malo, conseiller diplomatique du roi François Ier et ambassadeur du Roi à Rome (1516 – 1519).


François-Bernard Briçonnet était membre de la branche des Seigneurs de Glatigny . Après l’extinction de cette branche, le domaine de Glatigny près de Versailles fut rattaché directement aux chasses royales de Versailles et de Saint-Germain par Louis XV. 

Parmi les ascendants directs de François-Bernard Briçonnet citons :

-         Son père André Briçonnet, Seigneur de Glatigny, marié à Louise Pithou dont il aura de nombreux enfants (8 ou 10 selon les sources) dont François-Bernard semble être l’ainé. André Briçonnet est décédé en 1652 ;

-         Son grand-père paternel, François Briçonnet, Seigneur de Glatigny (1592 -1673) ;

-         Son arrière-grand-père, Jean Briçonnet, Seigneur de Glatigny, fils de Guillaume Briçonnet mentionné ci-dessus.



François-Bernard Briçonnet devint marquis d’Oysonville grâce à son mariage en 1663 avec Françoise Le Prévost (1634 -1702). Françoise Le Prévost était la fille unique de Paul Le Prévost (1606 – 1679), Lieutenant Général du Roi, qui avait été élevé en 1664 au rang de marquis par lettre patente du roi Louis XIV en remerciement des services rendus à son père Louis XIII pendant la Fronde. Paul Le Prévost n’ayant qu’une fille, le roi avait expressément prévu dans sa lettre que le marquisat d’Oysonville puisse être transmis par cette dernière. Le village d’Oysonville est situé en Eure et Loire près de Chartres.

François-Bernard Briçonnet acquit en 1683 par adjudication la baronnie de Germigny. Celle-ci  allait jusqu'à Nérondes, Le Chautay, La Guerche sur l’Aubois, La Chapelle Hugon, Grossouvre, Vereaux et Ignol. Cette terre avait été la propriété des ducs de Bourbon jusqu’au début du XVIe siècle. Elle leur fut confisquée suite à la « trahison » du Connétable Charles III de Bourbon (1526) et attribuée à Louise de Savoie, Duchesse d’Angoulème et mère de François Ier qui en fit don à son intendant général,Philibert Babou, Seigneur de la Bourdaisière. Les terres de Germigny resteront dans la famille Babou jusqu’au début du XVIIe siècle puis elles changèrent de mains encore plusieurs fois (Babute, Lange, Mauroy,…) jusqu’à François-Bernard Briçonnet.

François Bernard Briçonnet mourut en 1688 et selon toute vraisemblance les travaux de construction qu’il avait fait entreprendre dès 1683 n’étaient pas achevés. Il est probable qu’ils furent poursuivis par  son cousin Thomas Briçonnet qui avait, semble-t-il ,participé à ses côtés à l’acquisition des terres de Germigny et reprit jusqu’à sa mort en 1694 le titre de baron de Germigny.


François Bernard-Briçonnet et Françoise Le Prévost ont eu deux enfants : un fils, François et une fille Paule Louise Marie.

François Briçonnet reprit à la mort de son père le titre de Marquis d’Oysonville. Il épousa en 1700 Marie Madeleine de Sève dont il eut 4 enfants : Paul Guy, marquis d’Oysonville à la mort de son père  et décédé à la bataille de Parme en 1734, sans descendance ; Claude Henri, officier au régiment du Roi, sans descendance ; Paul Guillaume, officier au régiment du Roi, sans descendance et Geneviève Claude qui épousa en 1734 André René Pont d’Aubevoie (1707 – 1755) qui reprit le titre de Marquis d’Oysonville après la mort de ses trois beau-frères, marquant ainsi l’extinction de la branche des Seigneurs de Glatigny de la famille Briçonnet. 

Paule Louise Marie Briçonnet hérita de la terre de Germigny, sans doute à la mort de son oncle Thomas Briçonnet en 1694. Elle avait épousé en 1690 Jean-Baptiste François Angélique Frézeau de la Frézellière (1672 – 1711), Lieutenant Général de l’artillerie, élevé en 1708 au rang de marquis de Germigny par lettre patente du Roi Louis XIV en remerciement des services rendus dans les armées royales.

Jean-Baptiste François Angélique Frézeau était le descendant d’une famille originaire de Loigné situé près de Château Gontiers (Mayenne) qui s’était ensuite fixée à Monts sur Guesnes (Vienne). Nombre de ses ascendants et de ses frères avaient exercé dans l’armée royale avec une prédilection marquée pour l’artillerie. Jean Baptiste deviendra d’ailleurs le premier Lieutenant Général pour cette arme dans l’armée royale.

Paule Louise Marie et Jean-Baptiste Frézeau eurent 5 enfants : Félicité Perpétue née en 1691, religieuse à Haute Bruyère, François Isaac Lancelot (1692 – 1750), marquis de la Frézelière, mort sans descendance ; Georges Henri (1694 – 1701), Hilarion (1703 – 1777), décédé à Château Renaud même, époux de Françoise Claire de Boudeville (+1756), marquis de Germigny, Comte de la Frézellière et Marie Madeleine (1707 – 1755) qui épousera Nicolas Doublet, marquis de Persan dont elle aura deux enfants.

A la mort de son mari le 19 octobre 1711, Paule Louise Marie fut désignée tutrice de ses enfants qui étaient encore jeunes et toute la succession fut laissée à sa garde. Elle décèdera à son tour en 1726, laissant une succession compliquée par les multiples opérations patrimoniales qu’elle avait réalisées afin notamment de faire face aux dettes importantes laissées par son époux. Ce n’est que le 6 juin 1753 dans l’étude de maître Vatry, notaire au Chatelet de Paris, que la succession sera finalement réglée entre les deux derniers enfants survivants. Hilarion devint officiellement l’héritier des terres de Germigny tandis que sa sœur Marie Madeleine reçut les terres de Monts sur Guesnes.

A la mort d’Hilarion Frézeau de la Frézelière, sa fille Marie Marguerite hérite à son tour des terres de Germigny. Marie Marguerite, née en 1740 épouse en 1765 Louis de Bonneval (mort en 1783). Veuve lorsque la révolution éclate, elle émigre à l’étranger laissant Château-Renaud vide.celui-ci sera saisi comme bien national et vendu aux enchèresen 1794.

Marie Marguerite de Bonneval a eu deux filles, Adélaide (1765 -1836) qui épouse en 1790 Guillaume René Anne de Champagné Giffart (mort en 1831) et Marie Rose qui épouse Denis Jean Langlois du Bouchet. Les « Etats détaillés des liquidations faites par la commission d’indemnité à l’époque du 31/12/1826 en exécution de la loi du 27 avril 1825 au profit des anciens propriétaires  des biens confisqués ou aliénés révolutionnairement » ( connue sous le nom de "Loi du milliard pour les émigrés") citent au titre des bénéficiaires Adélaide de Bonneval et son neveu César Charles Florimont du Bouchet ayants droit de Marie Marguerite de Bonneval ainsi que Guillaume René Anne de Champagné ayant droit de son père Guillaume de Champagné qui seront indemnisés par décisions du 10 et du 15 avril 1826 respectivement .


*Mgr Auvity "Germignyl'Exempt et sa chatellenie" -Jouve Paris 1932; A.Buot de Kersers "Statistique monumentale du département du Cher"-Lafitte Bourges 1889.